Sauvegarde du patrimoine Torquesnois L'association Sauvegarde du Patrimoine Torquesnois est créée en 2009. Les premières années, elle aide la municipalité à conserver le patrimoine communal : l'église (statues, tableau du maître-autel, chemin de croix), le cimetière (tombes remarquables) ; pour cela, elle organise des manifestations, elle récolte des dons, l'argent est déposé à la fondation du Patrimoine à Alençon ; mais aussi elle monte des dossiers et obtient des subventions ; la commune peut donc effectuer des travaux importants qui se font en 2 étapes. Actuellement, l'association travaille sur un autre aspect du patrimoine ; sous le tritre "il était une fois... au Torquesne !", elle découvre et met en valeur des lieux et des Hommes.
Présidente : Jeanne GONCALVES - tél: 02.31.61.17.43 - email: antonio.goncalves7@wanadoo.fr |
| | | |
Théodule Peulevey : un Torquesnois, manufacturier et maire à Lisieux ! 1828-1905. |
|
Au Torquesne, Jean Abraham Peulevey est propriétaire d’une ferme qu’il exploite avec sa famille ; le 27 septembre 1828, nait son quatrième enfant prénommé Adolphe Théodule ; il est inscrit sur le registre d’État civil par le maire, Jean François Esmont de La Rosière, chevalier de l’ordre militaire et royal de Saint-Louis, époux de Mademoiselle de Nocey, dernière descendante des seigneurs du Torquesne). Au mois de septembre 1834, Théodule, âgé de six ans, entre à l’école primaire du village tenue par Monsieur Perrée qui est pourvu du brevet de capacité ; (l’école se trouvait en bordure du cimetière, le long de la route principale). En 1840, Théodule a maintenant 12 ans ; ayant obtenu le certificat d’études primaires, il entre au collège de Lisieux (situé à l’emplacement de l’actuel lycée Gambier). A cette époque Lisieux est une cité moyenâgeuse aux rues étroites et maisons à pans de bois, sillonnée par des cours d’eau (aujourd’hui canalisés). Des artisans et des ouvriers travaillent les peaux et la laine. Théodule, pendant son adolescence, est témoin de l’évolution de sa ville qui ne s’étend alors que sur 88 ha ! la partie nord se développe : la rue Condorcet est ouverte, de belles demeures bourgeoises sont construites le long du boulevard de la Chaussée (actuel boulevard Carnot) ; se succèdent : - au numéro 2 l’hôtel du manufacturier Jean Lambert Fournet (ce sera plus tard l’hôtel des impôts), -plus bas les galeries Navarin face au jardin de l’évêque aménagé en jardin public,- au numéro 24 l’hôtel d’Auguste Cordier (aujourd’hui la sous-préfecture). (actuelle place de la République). Puis il part à Caen afin d’étudier le droit comme son autre frère qui est ,à cette époque, avocat à Rouen (c’est le futur député du Havre !). De retour dans sa ville en 1853, Théodule habite au 125, Rue pont Mortain ; il décide de se lancer dans l’activité textile qui est en plein essor et devient une industrie ; il fait construire avec son ami Louis Bazin une manufacture sur 3 ha et demi entre les rues Fleuriot, Duhamel, Bocage et Lecouturier ; l’entrée est au 12 rue Duhamel (quelques bâtiments sont toujours visibles) ; elle fonctionne avec une machine à vapeur et traite toutes les opérations textiles, de l’arrivée des matières premières (laine, lin, coton, déchets) à l’expédition des produits finis (des toiles appelées « draps »). Le 23 mai 1857 Théodule âgé de 28 ans, épouse Marie, 17 ans, fille du manufacturier Lucien Godefroy. L’année suivante nait Suzanne qui sera l’unique enfant du couple. À partir de 1870, il est veuf et habite avec sa fille chez sa belle-mère au numéro 8 de la rue Cordier (actuellement 10 de la rue du général Leclerc.) … Il possède deux autres usines hors Lisieux, l’une à Saint Martin de Bienfaite et l’autre à Saint-Jean de Livet. Il suit avec attention l’évolution de la cité lexovienne : - ouverture d’une gare ferroviaire en 1855, - agrandissement de la ville en 1874 (elle triple pratiquement sa superficie en annexant 129 ha de la commune de Saint-Jacques et 38 ha de la commune de Saint Désir), - installation d’une caserne militaire au Grand jardin etc... Il se met donc au service de la ville et reçoit les honneurs habituels : à partir de juin 1870, Théodule est conseiller municipal, juge au tribunal de commerce de Lisieux, en 1876 conseiller d’arrondissement, en 1880 délégué cantonal, officier d’Académie et chevalier de la Légion d’honneur. En 1881 Théodule devient maire de Lisieux, il effectuera quatre mandats successifs et sera aussi conseiller général du canton de Lisieux 2. Très apprécié par les Lexoviens et par ses collègues conseillers municipaux, il administre la ville pendant 13 ans ! voici quelques-unes des décisions prises : – construction d’un marché aux bestiaux (à l’emplacement actuel de la caserne des pompiers) – travaux réalisés à l’hôtel de ville : restauration de la partie côté rue au char, installation du commissariat (qui subsistera jusqu’en 1960), aménagements intérieurs – changement des vannes sur les cinq écluses de la ville – festivités du centenaire de la Révolution avec entre autres la présence de ballons montgolfières... Mais Théodule connaît des problèmes de santé ; son équipe et lui rencontrent des difficultés pour réaliser certains projets dont la construction du théâtre ; en août 1894, il est mis en minorité lors d’un vote (12 voix contre et 11 pour) sur le projet de la construction du lycée ; il démissionne avec une partie de ses conseillers et ses deux adjoints ; il a 66 ans. C’est Henri Chéron, jeune avocat de 27 ans, qui lui succède en décembre de cette même année. Théodule vend ses usines et quitte définitivement Lisieux en 1898 pour occuper un poste de juge de paix à Trouville ; il demeure avec sa fille rue d’Aguesseau ; il meurt le 15 août 1905 ; ses funérailles sont célébrées en l’église Notre-Dame-des-Victoires ; son corps est amené à Lisieux par le train et enterré au cimetière de cette ville. Son nom « Théodule Peulevey » a été donné par la municipalité à une rue de la cité Lexovienne pour laquelle cet homme discret s’était dévoué…
|
| | |
| | | | | |
| | | |
Pol Pitt : Un Torquesnois de cœur ! 1885-1921 |
|
• Paul Victor Pitrais est né le 23 mars 1885 au domicile de ses parents, rue d’Hauteville dans le 10e arrondissement de Paris ; sa mère décède quelques jours après la naissance ; son père Albert, fils d’un tanneur, est né à Pont-L’Evêque le 11 septembre 1840 ; mais depuis 1870 il vit à Paris en tant que courtier en cuirs. • Dès sa naissance, Paul est confié à Rose Coudrey, épouse de Jean Robert Coudrey, qui habite au « lieu Héroult » dans le petit village du Torquesne entre Pont-L’Evêque et Lisieux ; cette femme, alors âgée de 48 ans, est la fille de la sœur de la grand-mère paternelle de Paul. La nature n’a pas gâté le petit Paul ; c’est un enfant chétif, et de constitution fragile, mais… il va survivre et grandir grâce aux soins et à l’affection de sa « bonne maman Coudrey » à qui il vouera une profonde affection toute sa vie. • Paul fréquente d’abord l’école primaire du village, tenue par Mr Leroy puis Mr Deliquaire. • C’est sans doute en 1898 qu’il entre, comme pensionnaire, à l’Institution Sainte Croix à Pont-L’Evêque où il se distingue par sa bonne conduite et son travail. • Puis il entre à l’Ecole Supérieure de Commerce de Rouen d’où il sortira en 1904 avec un diplôme commercial. • En 1906, il prend en mains le négoce de son père, au 53 rue Saint-Maur à Rouen. Ses activités professionnelles le mettent à l’abri du besoin, il peut s’adonner à ses passions, le dessin, la peinture, et surtout la caricature, sous le nom de « Pol Pitt ». • Jusqu’à son décès il va participer à des expositions et en organiser, fournir des articles et des caricatures pour des journaux; ni le service militaire ni la guerre n’interrompront ses activités. |
Pol Pitt : Le service militaire puis la guerre |
• Entre octobre 1906 et octobre 1908, Paul effectue son service militaire au 39ième R.I. à Rouen, Il suit des cours d’instruction militaire pendant 8 mois puis des cours de brancardier ; il joue dans la musique du régiment. Durant cette période il lie de nombreuses amitiés. • En 1914, il est mobilisé, mais son état de santé ne permet pas de l’envoyer au front • En 1915, le 24 mars, la commission militaire de Lisieux le classe dans les services auxiliaires ; il est affecté à Rouen au 319ième R.I. et du 1 au 28 octobre, il participe à l’exposition, au manoir Huchon à Lisieux, en faveur des prisonniers de guerre. Le 18 décembre, en présence de nombreuses personnalités du monde des arts, il épouse Adrienne et reconnaît Bernadette, sa fille issue de leur relation en 1904 et dont il ne connaissait pas l’existence jusque-là. • En 1916, le 24 mai, il est affecté en qualité d’expert en cuirs et peaux à la commission du ravitaillement en cuirs de la 15ième région à Marseille. • En 1919, le 19 mars, il est libéré de ses obligations militaire. il crée la Société des Amis des Artistes Lexoviens et il expose, en compagnie de ses amis J.CH. Contel, Pinchon, Rame, etc… Le 22 septembre, il assiste au Torquesne à la réunion annuelle des Frères de Charité et accepte de devenir l’un des leurs. Au mois de décembre, il est fait partie des 6 nouveaux conseillers municipaux élus au Torquesne. En 1920, le 24 novembre à 16h, il est présent à une réunion du Conseil Municipal du Torquesne. • En 1921, le 25 janvier, il est au chevet de sa « bonne maman Coudrey » qui s’éteint tout doucement, elle a 80 ans ; Constance, la petite fille de Rose, a quitté son couvent depuis quelques jours afin d’assister la mourante, elle est infirmière. C’est une épreuve très douloureuse pour Paul ; il ne s’en remettra pas. Le 7 février, Paul rend le dernier soupir à l’hôpital psychiatrique de Sotteville-Les-Rouen où il avait été transporté suite à un « transport de cerveau » (crise de folie). Il n’avait pas encore 36 ans.
|
| | |
| | | | | |
| | | |
Chemin de Croix Origine du chemin de croix |
|
Les Frères Franciscains étaient à Jérusalem, les gardiens des Lieux Saints, ils avaient organisé, pour les pèlerins, un parcours sur les pas du Christ montant au calvaire avec sa croix, les pèlerins avaient ainsi 12 occasions de s'arrêter pour méditer sur les différentes étapes de la passion de Jésus, mais que faire pour ceux qui ne pouvaient pas se rendre en Terre Sainte ? Les Frères suggérèrent donc de représenter ces différents moments soit en plein air avec des sculptures grandeur nature soit dans les églises avec des petits tableaux peints ou sculptés Le chemin de croix de l’église du Torquesne L’association et la municipalité entament un second projet qui débute par la restauration des 14 tableaux du chemin de croix réalisées par Alcan, peintre parisien vers 1880. Nous avons confié à Madame Romet restauratrice à Saint Céneri le Gérei près d'Alençon, cette délicate restauration. Certaines toiles sont très abimées, les cadres, les cartouches et les croix seront remis en état par quelques bénévoles… |
Quelques sépultures du cimetière de notre village présentent un intérêt historique ou esthétique : |
1 : Les pierres tombales dressées et ornementées de la famille Lessard sont un bel exemple de l'architecture funéraire du 19ème siècle. 2 : Le beau tombeau de J.F. Esmont de la Rosière, second époux, de Mademoiselle de Nocey, dernière descendante des seigneurs du Torquesne ; Il est décédé en 1837 3 : La plaque de l'abbé Le Tavernier, décédé en 1891, est ornée d'un ciboire et d'une étole. 4 : La tombe simple de Louis Dodier, décédé en 1902, qui fut le modèle d’H Humbert de Molard pionnier de la photographie résident à Manerbe. On peut le voir sur des daguerréotypes au Musée d'Orsay "Ces sépultures ont été remises en l'état avec l'aide de l'A.P.P.F.C. (Association pour la Protection du Patrimoine Funéraire du Calvados) ; elles ont été nettoyées puis protégées avec un anti-mousse et un hydrofuge " |
| | |
| | | | | |
| | | |
La restauration du tableau |
|
Notre tableau communal « l’adoration des bergers » son histoire et son avenir. Abraham Bolswaert, qui vécut entre 1564 et 1651, est un peintre néerlandais qui connut la célébrité à Utrecht où il passa la plus grande partie de sa vie ; entre 1581 et 1583 il séjourna à Paris puis à Fontainebleau ; en 1612 il peignit un tableau « l’adoration des bergers » qui est conservé au musée du Louvre à Paris. Boetius Balswaert grava cette œuvre sur une plaque de cuivre ; les tirages obtenus (les gravures) circulèrent ainsi dans toute l’Europe ; évidemment elles présentaient l’œuvre originale inversée ! Des peintres locaux s’en inspirèrent et certains y ajoutèrent des détails, peut-être à la demande du commanditaire ; ainsi le peintre qui réalisa le tableau pour l’église du Torquesne a ajouté en haut à droite une maison à colombages, à gauche une fenêtre et son reflet et, en bas, il remplaça l’agneau par un enfant. |
Aujourd’hui, cette œuvre est abimée, les réparations effectuées en 1953 doivent être reprises par un professionnel. Le tableau est un bien communal ; quatre devis demandés par l’association « Sauvegarde de Patrimoine Torquesnois » doivent être étudiés prochainement par le Conseil Municipal ; ensuite un dossier pourrait être constitué pour la restauration, la partie financière serait composée d’une participation communale, des dons des habitants doublés par la Fondation du Patrimoine et d’aides de sponsors. Pendant la restauration, nous pourrions aller voir le professionnel travailler sur notre tableau et il nous remettrait un dossier avec des photos résumant les différentes étapes. |
Le tableau de notre église sera bientôt restauré ! |
L’Association de Sauvegarde du Patrimoine Torquesnois avait obtenu 5 devis pour la restauration de notre tableau ; ils ont été étudiés par le Conseil Municipal, la restauration a été décidée et inscrite au budget. Pour la peinture c’est Madame Romet, restauratrice de tableaux et bois dorés, qui a été choisie, pour le cadre c’est Monsieur Romet, ébéniste qui a été retenu. Lors de la visite du Comité de Jumelage à Saint-Cénéri Le Gerei nous avons été reçus dans leur atelier, Madame Romet nous a longuement expliqué le travail minutieux de remise à neuf des vieux tableaux et des meubles anciens. Nous allons désormais monter le dossier de financement avec Monsieur le Maire: les dons et les sponsors sont les bienvenus! Le concert prévu fin juin est reporté à l’automne ; c’est alors que le tableau partira à Saint-Cénéri Le Gerei où vous serez invités à venir voir les restaurateurs au travail.
|
Financement de la restauration du tableau…Dimanche 9 Mai 2010, |
Le groupe vocal Paul ANDRE a donné un concert en l’église Notre Dame du Torquesne à la demande de l’association Sauvegarde du patrimoine Torquesnois avec l’accord de Monsieur le Curé et de Monsieur le Maire. Torquesnois et habitants des villages voisins étaient venus en nombre ! L’église avait été nettoyée à fond par madame Christine Bellanger, et joliment décorée de plantes vertes par « MAUD » notre fleuriste. C’est dans ce cadre agréable que nous avons écouté la chorale de Manerbe dirigée par Monsieur Canteux. Chacun avait pu acheter le programme vendu au profit de la restauration du tableau. La première partie du concert était composée d’œuvres religieuses, la seconde, d’œuvres profanes ; morceaux de qualité merveilleusement interprétés. Ce fut un vrai régal pour tous les auditeurs qui, à la fin, se levèrent pour applaudir longuement. La journée s’est terminée autour d’un verre de l’amitié, offert par la municipalité ; Chacun a pu exprimer sa satisfaction et ce fut le souhait que nous recommencions ce genre de manifestation. Merci à tous ceux et à toutes celles qui ont préparé, qui ont réalisé qui ont assisté à cette représentation. Rejoignez-nous dans cette association, plus nous serons nombreux, plus nous serons efficaces !. |
Le tableau de notre église est restauré ! |
Le tableau de notre église paroissiale ainsi que son cadre doré ont été restaurés par Mr et Mme Romet demeurant à Saint Cénéri Le Gérei près d'Alençon. Nous avons fêté son retour, le 29 septembre 2012, en présence de Madame Ameline, notre Députée , et de Monsieur Courseaux, notre Conseiller Général; de nombreuses personnes sont venues à l'église pour le découvrir et pour écouter la chorale De Si De La qui avait, à cette occasion, consacré une partie de son programme au sujet du tableau "l'adoration des bergers ". Du montant total de la restauration qui s'élevait à 8422 euros H.T., la commune n'a payé que 1396 euros puisque, d'une part le Conseil Général nous a accordé une aide de 30% au titre du Petit Patrimoine Régional Non Protégé (2526 euros), d'autre part Madame Ameline nous a attribué une partie de réserve parlementaire (2000 euros) et enfin la Fondation du Patrimoine a doublé les dons que nous lui avions confiés (1500 euros). La municipalité et notre association remercient toutes les personnes qui ont contribuées à cette restauration.
Rappel : Ce tableau est la copie inversée, d’après la gravure sur cuivre réalisée par Boetius Bolswert de « l’adoration des bergers » d’Abraham Bloemaert peinte en 1618 et visible au musée du Louvre à Paris. |
| | |
| | | | | |
|